Chers enfants, professeurs et amis bonjour !

Hier, nous avons participé à la mise en place de balises sur le dos d'un couple de manchots Empereurs pour connaître leurs déplacements et autres paramètres de leur vie sur la glace, tels que savoir quand ils retournent en mer pour se nourrir ou pour alimenter, au retour, le poussin. Deux couples de manchots ont été équipés par notre mission. Opération délicate car il ne faut pas trop stresser ces oiseaux. Au final, ces deux couples une fois posées les balises miniaturisées, sont retournés à la colonie. Pour cette opération, 5 filles de notre hivernage (sur 6) y ont participé, je vous envoie leur photo. De gauche à droite, même si on ne voit pas bien leur visage : Fanny (vétérinaire), Anne (ornitho/écolo ), Priscilla (radio), Stéphanie (Icota, recherche sur les poissons), Lucie, (glaciologue). Il ne manque que Geneviève (météo) qui était sur la base, avec ses deux camarades météo (Antoine - le chef - et Pierre - technicien), pour le lâcher d'un ballon-sonde destiné à l'étude du trou d'ozone.

Amitié sincère à tous !

Gilles

Bonjour à toutes et à tous,

Ce matin, du froid et du vent ! température équivalente à –60°C en tenant compte du vent. Enfin, l’Antarctique prend tout son sens, et nous montre l’envers du décors. La vie de l’homme ici, n’est que tolérée, la moindre négligence peut être dramatique.

Hier, pour la première fois de l’année nous avons relié la base de Dumont D’Urville et le cap Prud’homme à pied. La banquise avec ses 40 cm d’épaisseur nous a permis de rejoindre la base d’été Franco/Italienne. Cette base se situe sur le continent, alors que la station Dumont d’Urville se situe sur une île, l’Île des Pétrels. 5 kilomètres séparent les deux bases. La base Prud’homme n’est occupée que l’été pour les préparations du raid pour rejoindre la station Concordia à 1100 km.

Il est impressionnant de fouler le continent, d’évoluer sur plusieurs centaines de mètres de glace. Il fait plus froid qu’à DDU (Dumont d’Urville). Le vent catabatique* rend l’endroit mystérieux et angoissant. Imprévisible et violent ce vent peut nous engloutir dans un blizzard aveuglant formé de particules de glaces. Il n’est pas rare d’avoir seulement un mètre de visibilité.

Je vous rassure, le jour de cette escapade, le soleil était de la partie et le vent était faible, les paillettes de glaces volaient sur 10 cm de hauteur. Les bonnes conditions météo nous ont poussé à poursuivre notre chemin jusqu’à D10.

D10 est une piste d’atterrissage pour les Twin-Otters, avions que nous utilisons l’été pour les opérations logistiques. D10 se situe à environ 40 minutes de marche avec une dénivelée de +200 m. De cet endroit nous pouvons apercevoir notre île, le glacier de l’Astrolabe qui déverse ses gigantesques icebergs, la vue est fantastique. La sensation de froid se faisant ressentir nous ne sommes restés que quelques minutes.

Les 18 kilomètres de marche sur la glace, dans le froid, nous ont donnés de bonnes couleurs.

Ci-après les photos de la petite expédition polaire !

Bises et à bientôt

Franck

*Un vent catabatique est un vent qui vient du continent Antarctique. C’est un courant d’air froid qui glisse le long de la pente du continent dont le sommet se situe à 3500 m. Aucun obstacle ne l’arrête ou freine ce courant. Il se charge parfois de neige ou de particules de glace. 200 km/h est une vitesse mesurée qui n’est pas rare de rencontrer ici. Le record est au dessus de 300 km/h.

(Rappel : ces messages étaient principalement adressés à des établissements scolaires)